- Histoire -

L'histoire de la Crète est difficile à établir. Tout un pan de cette histoire fut révélé par les découvertes de l'archéologue Heinrich Schliemann, à Mycènes et à Troie, et par celles de sir Arthur Evans au milieu du XIXe siècle, qui, poursuivant des études sur les pierres gravées, découvrit en 1900 le palais de Cnossos. C'est grâce à ces fouilles archéologiques que nous est aujourd'hui connue la civilisation crétoise, dite aussi minoenne, du nom de Minos, roi semi-légendaire de Crète. Dans les années 1960, d'autres fouilles permirent la découverte d'un nouveau palais, à Zakros, et celle de la nécropole d'Archanès, qui livra encore des trésors de l'art minoen, aujourd'hui conservés au musée d'Héraklion. Il reste cependant que, si la chronologie de la civilisation minoenne est relativement établie, en revanche les méthodes utilisées pour mettre en lumière certains synchronismes sont plus fragiles. Les dates, en effet, ne sont qu'indicatives et probables, l'état des connaissances sur la richesse de cette civilisation étant loin d'être appréhendé dans sa multiplicité et son foisonnement.

Musée d'histoire

Petite chronologie de la Crète antique L'île fut peuplée dès l'époque néolithique. Au IIIe millénaire (minoen ancien ), les populations crétoises, probablement venues d'Anatolie et porteuses de la technique du travail du bronze, développèrent la céramique, l'orfèvrerie, la taille de la pierre et la glyptique, en particulier dans les régions proches du golfe de Mirabello et dans la plaine de la Messara. Les Crétois commencèrent à se livrer au commerce maritime notamment avec l'Égypte et les Cyclades. Au début du IIe millénaire, dans les années 1900 se situe une période de grandeur (minoen moyen ), sans que l'on puisse dire avec certitude à quel bouleversement social correspond un tel changement : les villes s'enrichissent, de prodigieux palais-labyrinthes sont construits (Cnossos, Phaistos, Malia et Zakros ).Vers 1700, ces palais sont détruits par un tremblement de terre qui ébranle toute l'île ; mais, sur les sites mêmes des ruines, d'autres palais vont être rapidement reconstruits. Cette période constitue le moment le plus fécond et le plus brillant de la civilisation minoenne.

Knossos

Chronologie (- 1375): Destruction du palais de Knossos
Chronologie (vers - 1450): Destruction des palais minoens
La fin de ces grands centres palatiaux a longtemps été mise en relation avec l'éruption du volcan de Thira (aujourd'hui l'île de Santorin, située au nord ), qui aurait provoqué, en Crète même, d'effroyables tremblements de terre et un ras de marée submergeant les côtes de l'île. L'explication semble cependant plus complexe sur le plan historique et soulève de difficiles problèmes : d'une part, les effets de l'éruption, datée de 1500, ont certainement été beaucoup plus sensibles sur l'Est du monde égéen qu'en Crète même ; d'autre part, la pluie de cendres encore visible sur l'île paraît d'une ampleur trop faible pour avoir provoqué la ruine des palais.

Knossos

Une seule certitude demeure : les palais ont été ravagés ; et certains archéologues n'excluent pas l'hypothèse ancienne d'une conquête de la Crète par un ennemi extérieur, probablement les Mycéniens. À cette époque la Crète fut supplantée par Mycènes et ne joua plus de rôle politique notable dans le monde grec, bien que restant cependant un important centre commercial. Conquise par Rome en 67 av. J.-C., la Crète passa à Byzance à la fin du IVe siècle. Les Sarrasins s'en emparèrent en 825 -826, mais les Byzantins la recouvrèrent en 961. Elle tomba, en 1204, aux mains des Vénitiens. Ceux -ci en firent la pièce maîtresse de leur hégémonie en Méditerranée orientale, mais le détournement, au XVIe siècle, des grandes voies maritimes, leur fut fatal et ils durent finalement l'abandonner en 1669, après l'avoir longtemps disputée aux Turcs. L'île végéta sous la domination ottomane jusqu'au début du XXe siècle. Son rattachement à la Grèce devint effectif en 1913.

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